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Marianna Kosakyan

Marianna Kosakyan

Directrice adjoint de «Hyur Service»

Les cités troglodytes d'Arménie: Khndzoresk, Khnatsakh, Tegh

Calendar 08 sept., 2025 Calendar 8-10 min Calendar 9 fois
Classement: 5
Où aller en Arménie Nature et aventures
Les cités troglodytes d'Arménie: Khndzoresk, Khnatsakh, Tegh
Les grottes d'Arménie sont célèbres dans le monde entier: par exemple, dans Aréni-1 (Grotte d'oiseaux), on a retrouvé la plus vieille chaussure du monde (5500 ans) et la plus ancienne cave à vin (6100 ans). Aujourd'hui, parlons des cités troglodytes – des gens y vivaient encore au XXe siècle. Partez en excursion avec «Hyur Service».

Histoire des cités troglodytes en Arménie

Les Arméniens ont utilisé les grottes depuis l'Antiquité. Grâce à une circulation d'air minimale, elles restaient chaudes en hiver et fraîches en été, ce qui les rendait idéales comme habitations, réserves alimentaires, abris pour le bétail ou encore retraites pour les moines. On y vivait aussi bien dans des grottes naturelles que dans celles creusées à la main. L'historien grec ancien Xénophon, dans son ouvrage «Anabase», décrivait des maisons souterraines avec une entrée étroite par le haut, semblable à un puits. Les habitants y descendaient à l'aide d'une échelle, tandis que des passages séparés étaient creusés pour le bétail.
Le processus de construction a été détaillé par le voyageur Robert Curzon dans son livre Arménie: une année à Erzeroum, aux frontières de la Russie, de la Turquie et de la Perse (1854). Il explique qu'on choisissait d'abord un versant doux, puis on creusait une pièce souterraine de la taille de la future maison. Les pièces d'habitation et les espaces pour le bétail étaient séparés par des murs en bois et des rangées de colonnes. Ensuite, on posait un «plafond» de branches d'arbres. La dernière étape consistait à le recouvrir de terre extraite et de gazon. Les ouvertures se trouvaient à environ 1.2 à 1.5 mètre du sol.

Khndzoresk

Ce nom difficile à prononcer signifie, selon une version, «semblable à une pomme», en raison de l'abondance des vergers de pommiers dans la région. Une autre théorie suggère que Khndzoresk est une forme modifiée de «Khor dzor», ce qui signifie «gorge profonde».
L'ancien Khndzoresk est mentionné dans les écrits de l'historien arménien Stepanos Orbélian ainsi que dans un registre fiscal du XIIIe siècle: le village payait alors des impôts au monastère de Tatev. Au Moyen Âge, il s'agissait de l'un des établissements les plus peuplés de l'Arménie orientale – une véritable forteresse. Le catholicos arménien Abraham de Crète écrivait que les grottes servaient non seulement d'habitations mais aussi de refuges: les entrées se situaient à environ 20-30 m du sol, et les habitants y grimpaient à l'aide de cordes. Il suffisait de retirer la corde pour rendre l'habitation imprenable.
On ignore exactement quand les premiers habitants s'y sont installés. D'après les fouilles archéologiques, les grottes naturelles de Khndzoresk étaient déjà habitées il y a 3 à 4 millénaires. À cette époque, des chasseurs y trouvaient probablement refuge contre les intempéries. Plus tard, les Arméniens commencèrent à creuser eux-mêmes des cavités dans la roche pour se protéger des envahisseurs.
Ces habitations souterraines médiévales rappellent dans leur agencement les appartements modernes de deux ou trois pièces: elles étaient équipées de tonirs – fours arméniens traditionnels, l'un servant à cuire le pain, l'autre à préparer les repas. Les grottes étaient disposées les unes au-dessus des autres: le toit de l'une faisait office de cour ou de jardin pour celle du dessus, donnant à l'ensemble du village l'aspect d'un immense immeuble à étages.
Il est étonnant de constater que des gens ont vécu ici jusqu'au milieu du XXe siècle. Ce n'est qu'en 1958 que les habitants ont déménagé vers le nouveau Khndzoresk, situé plus haut dans la gorge. La raison exacte de ce déménagement reste inconnue. Selon une version, le tremblement de terre de 1931 aurait détruit une partie des grottes, les rendant inhabitables. Une autre explication évoque les autorités soviétiques, qui jugeaient ces habitations troglodytiques non conformes aux normes sanitaires et ont lancé un programme de relogement.

En réalité, les grottes de Khndzoresk étaient plutôt confortables. On y creusait des niches, on y installait des meubles, et certaines disposaient même de l'électricité. Des seconds étages, des balcons, voire des maisons entières étaient souvent construits au-dessus, prolongeant naturellement les espaces souterrains. Aujourd'hui, ces habitations abandonnées sont ouvertes à la visite, et certains touristes y passent même la nuit pour revivre le mode de vie d'autrefois. Plusieurs grottes sont encore utilisées – principalement comme abris pour le bétail. Khndzoresk – la cité troglodyte d'Arménie: Khndzoresk

Khndzoresk

Ce qui rend encore Khndzoresk intéressant:
  1. Le pont suspendu. Construit en 2012 à l'initiative de l'homme d'affaires Zhora Aleksanyan, originaire de Khndzoresk. Long de 160 m, le pont traverse une gorge de 63 m de profondeur. Il relie le Nouveau Khndzoresk à l'Ancien Khndzoresk.
  2. La source Inn Manuk (Neuf bébés). D'après une légende locale, lors d'une attaque contre Khndzoresk, les femmes se battaient aux côtés des hommes. Sona, mère de neuf enfants, fut tuée. Son père découvrit une source, y installa une coupe en forme de sein et pria : «Que cette eau devienne du lait et nourrisse mes petits-enfants orphelins». On dit que l'eau s'est vraiment transformée en lait.
  3. Églises anciennes: telles que Sainte Hripsimé, Saint Thaddée, etc. Vieilles d'environ 400 ans, elles ont survécu au tremblement de terre de 1931 et sont toujours utilisées. Une église encore plus ancienne, datant des IXᵉ-Xᵉ siècles, est partiellement conservée et rarement visitée.
  4. Forteresse de Khndzoresk. Elle servait de base militaire au commandant arménien Mkhitar Sparapet pendant la lutte de libération contre les Ottomans. Mkhitar, son épouse et son fils sont enterrés à proximité. La forteresse est en partie conservée et reste un témoignage important de l'histoire.
  5. Musée de Khndzoresk. Dans l'une des grottes, les habitants ont aménagé un musée improvisé sur la vie troglodytique, avec des objets ménagers et appareils électriques laissés après le déménagement. Le gardien, lui-même natif de Khndzoresk, organise des visites guidées et partage ses souvenirs.

Khndzoresk se trouve non loin de Goris. Le plus simple est de s'y rendre en voiture ou en taxi: suivez la route de Goris jusqu'au Nouveau Khndzoresk, puis tournez à droite avant le village et poursuivez sur environ 2.5 km de route non goudronnée.

La cité troglodytique de Khndzoresk peut être visité dans le cadre d'une excursion avec «Hyur Service». Khndzoresk – la cité troglodyte d'Arménie: Le pont suspendu

Le pont suspendu

Khnatsakh

L'histoire de Khnatsakh est étroitement liée à la famille noble arménienne des Melik-Haykazyan. Au XVIe siècle, Melik Haykaz transféra le centre du mélikdom de Kashatagh à Khnatsakh et y fit construire une nouvelle demeure. Le village devint un important centre administratif et culturel de la région.
Les grottes de Khnatsakh sont connues sous le nom de grottes des Corbeaux. Les habitants racontent que des prêtres augures y vivaient autrefois et prédisaient l'avenir en observant le vol des corbeaux. Ces grottes sont aujourd'hui abandonnées et ne sont pas officiellement un site touristique, mais tout curieux peut les visiter librement.
Outre les grottes, Khnatsakh et ses environs offrent:

  1. Un cimetière médiéval situé au sud-ouest du village, utilisé du XIIe siècle à nos jours. Il couvre environ 1.4 hectare et reflète les traditions funéraires des Melik-Haykazyan.
  2. La source Medzhi Makhli du XIXe siècle, toujours utilisée pour l'eau potable. Elle est composée d'une galerie voûtée avec des réservoirs en pierre, alimentée par un tunnel souterrain.
  3. Quatre khachkars (pierres-croix) sur les collines environnantes, datant des XIVe au XVIIe siècles. L'un d'eux, de 1620, porte de longues inscriptions en arménien et en persan, témoignant des liens politico-culturels du territoire.

Khnatsakh se situe à 28 km de Goris, 17 km du village de Tegh et 25 km de Khndzoresk. Khndzoresk – la cité troglodyte d'Arménie: Les grottes de Khnatsakh

Les grottes de Khnatsakh

Tegh

Selon l'historien arménien Stepanos Orbelian, le village de Tegh a été fondé par la reine arménienne Shahandukht. En 998, elle l'offrit au monastère de Tatev, ce que confirment des documents fiscaux du XIIIᵉ siècle. L'église Saint-Gevorg y est toujours visible, certaines parties datant des IVᵉ-Vᵉ siècles. Cependant, l'attraction la plus fascinante de Tegh, ce sont ses grottes. Grâce à la roche volcanique poreuse, les anciens bâtisseurs ont pu y creuser une véritable cité souterraine avec un labyrinthe de salles.
Certains historiens pensent qu'il pourrait s'agir du plus ancien établissement d'Arménie.
Les grottes de Tegh ne sont pas encore entièrement explorées et conservent de nombreux secrets.

Tegh est situé dans le sud de l'Arménie, à 20 km de la ville de Goris, près de la rivière Vorotan. Il se trouve à 12 km de Khndzoresk. Le village est bordé par la route M12, d'où l'on peut voir les entrées des plus grandes grottes. Certains habitants les utilisent encore pour des besoins agricoles.

On trouve aussi à Tegh:

  • des sépultures anciennes (datant de l'âge du fer);
  • de vieilles bâtisses, dont le manoir des Melik-Barkhoudarian du XVIIIᵉ siècle;
  • de gracieux khachkars (croix de pierre) au nord du village.
Les cités troglodytiques arméniens ne sont pas de simples cavités vides dans les montagnes : ce sont des témoignages vivants de millénaires d'histoire, de mémoire et de savoir-faire. On y a vécu, prié, élevé des enfants, cuit du pain et bâti des forteresses – dans la roche même. «Hyur Service» vous emmène dans les lieux les plus fascinants et vous fait découvrir l'Arménie de l'intérieur. Avec nous, vos voyages seront toujours confortables et sûrs.
Khndzoresk – la cité troglodyte d'Arménie: Les grottes de Tegh

Les grottes de Tegh

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